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Le style Louis XIII est une période clé de l’art et du design français, s’étendant de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle, approximativement de 1589 à 1661. Ce style s’est développé sous le règne de Louis XIII, mais ses origines remontent à Henri IV. Le style est caractérisé par une transition entre le maniérisme de la Renaissance et les prémices du baroque classique.
Caractéristiques principales du style Louis XIII
1. Architecture et Design Intérieur :
• Influence italienne et flamande : L’architecture et les arts visuels de cette période ont été fortement influencés par l’Italie et les Flandres. On retrouve l’influence de l’architecte Salomon de Brosse, qui a conçu le Palais du Luxembourg, et de Jacques Lemercier, célèbre pour la Chapelle de la Sorbonne.
• Symétrie et proportion : Les œuvres de cette période mettent l’accent sur une stricte symétrie et des proportions équilibrées, des caractéristiques qui se retrouveront également dans l’architecture baroque ultérieure.
2. Mobilier :
• Matériaux : Utilisation de bois sombres comme le chêne et le noyer. L’ébène et d’autres bois exotiques sont également utilisés pour les placages.
• Formes et structures : Le mobilier Louis XIII est souvent massif et architectural avec des éléments comme les colonnes torsadées et les sculptures géométriques (diamants et croix de Malte).
• Décoration : Les meubles sont souvent décorés de tapisseries, de velours et de cuir, maintenus par des clous en fer forgé ou en bronze doré ou argenté.
3. Arts Visuels :
• Peinture et Sculpture : Les artistes comme Simon Vouet et les frères Le Nain ont marqué cette époque en mélangeant le maniérisme italien avec des scènes de genre typiquement françaises. Les thèmes religieux et allégoriques sont également prédominants.
Exemples Notables
• Palais du Luxembourg : Conçu par Salomon de Brosse, un exemple emblématique de l’architecture Louis XIII.
• Mobilier : Les armoires massives, les tables à multiples pieds et les sièges recouverts de tapisseries ou de velours de Gênes sont typiques de cette période.
Quelques mots sur son architecture
Construit entre 1650 et 1655, cette grande demeure à l’architecture classique et majestueuse s’élève au centre d’une vaste clairière, à l’orée d’une forêt, la forêt d’Argeronne.
Nous sommes à quelques années de la fin de la guerre de trente ans, avec un coût humain très important, laissant une France avec certes une influence européenne renforcée, mais avec des répercussions sociales et économiques désastreuses, conduisant à la Fronde (série de révoltes civiles de 1648 à 1653).
Dans ce contexte très agité, l’exubérance n’était plus de mise, et une certaine sobriété prévalait, même pour les plus puissants.
C’est ainsi que le château d’Argeronne, de style Louis XIII, reste emblématique de cette période de transition entre la Renaissance et le Classicisme Baroque.
Construit sur les fondations d’un ancien château féodal, le château se compose d'un corps de logis en briques et pierres, formant pavillons, que deux ailes viennent encadrer. Au centre de la façade, sous un fronton triangulaire, un avant-corps en pierre blanche s'ouvre sur un perron qui domine la cour d'honneur.
L'ensemble, d’une longueur de 60 mètres comprenant trente-cinq pièces, est recouvert d'une toiture en ardoise.
La construction n'est pas sans rappeler celle du Château du Champ de Bataille, au Neubourg, qu'Alexandre de Créquy fit construire de 1686 à 1707.
Les caves voûtées du château, dernières traces du passé féodal d’Argeronne, ont conservé leur structure originale malgré le décaissement du sol effectué dans les années 1980 (Mme Josée Michèle JALAIS), afin d’y créer des espaces de réceptions.
Le début du XXème siècle a vu la construction sous la direction de Madame de Montmort, d’un Pavillon de chasse, aujourd’hui la maison d’hôte, le Pommier Doux,
Celui-ci d’inspiration suédoise, patrie d’origine de la branche maternelle de Renée de Montmort, tout en colombage, trompe souvent le visiteur peu averti, persuadé d’avoir un exemple d’architecture normande.
Depuis maintenant une quinzaine d’années, le Domaine s’est enrichi d’une Orangerie, Pavillon de verre et d’acier, dans un style Baltard/Eiffel, venu compléter les capacités d’accueil du Château avec une grande salle de réception de plus de 400m2, inscrivant ainsi ce lieu dans la vie contemporaine.
Les Berryer à Argeronne :
Argeronne était un plein fief de haubert, qui appartenait en 1645 à messire dom Berryer, comte de La Ferrière, secrétaire au Conseil, conseiller d’État.
Louis Berryer, manceau d’origine (né en 1616, mort en 1686), bénéficia toute sa vie de la protection de Colbert.
Grand affairiste, sinon "forban au service de l’état", né dans un milieu modeste, il constitua une colossale fortune, profitant de toutes les opportunités que sa position dans les plus hautes sphères de la finance de l’état, a pu lui offrir.
Louis Berryer constitua ainsi, en apparence une fortune immense et acquit un très grand pouvoir, mais au prix de manigances et d’intrigues…
Cette fortune, amassée de façon peu orthodoxe. était grevée d'un passif énorme.
Dès le lendemain de sa mort, les scellés furent placés sur nombre de ses biens.
Trois mois après sa mort, sa veuve et ses héritiers étaient condamnés à reverser aux finances la somme de 54.188 livres.
Plaintes et procédures avec les héritiers de Fouquet se succédèrent.
Le 30 mars 1699, le jugement intervient.
Le conseil d'État déclara débitrice la succession de Berryer père.
Le Roi proclama que les héritiers de Berryer devront délaisser aux créanciers de Nicolas Fouquet propriétés et possessions de la seigneurie de Ravenoville et de la Ferrière.
Le comté de La Ferrière fut vendu.
Jean-Baptiste-Louis Berryer conserva les fiefs d'Argeronne et de Saint- Didier, et garda après négociation la jouissance de son titre de comte de La Ferrière jusqu'à sa mort le 12 mars 1743.
Il laissa un fils, Louis-Jean, qui hérita des seigneuries d'Argeronne et de Saint-Didier. Il fit abandon de ses biens à ses créanciers suivant un acte passé devant Me de Ribes, notaire, au châtelet de Paris le 1er mai 1754. Il décéda sans descendance en 1766, la branche aînée des Berryer s'éteignait là.
L’origine d’Argeronne
Louis Berrier, 1616 - 1686
Louis Berrier, Comte de La Ferrière, était un noble français du XVIIe siècle.
Proche collaborateur de Jules Mazarin et de son successeur Jean-Baptiste Colbert, il fut Secrétaire du Conseil et Direction des Finances.
Il construisit en 1650, à proximité de Louviers, dans l'Eure, le Château d’Argeronne, du nom de la forêt qui l’entoure.
Homme influent, il fit du Château d’Argeronne un lieu de rencontre pour les élites politiques et intellectuelles de l'époque
Messire Jean-Jacques-Pierre de Guenet
Le septembre 1774, suivant le jugement de la Chambre du Conseil du Châtelet de Paris, à la requête de Me Bordier, procureur des syndics et directeur de l'Union des créanciers de M. Jean-Louis Berryer, les fiefs d'Argeronne et de Saint-Désir furent adjugés à Messire Jean-Jacques-Pierre de Guenet, baron de St Just, conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Normandie, seigneur de la Factière, d'Aubricot, des Jonquerets et de la Pyle.
Messire Jean-Jacques-Pierre Guenet de Saint-Just fut un seigneur paisible.
Souvent, par exemple, il présidait les réunions hebdomadaires du Conseil de Fabrique de la paroisse de Saint-Didier. Sa présence, au titre de seigneur du village, profitait sans doute au trésor de l'église.
Nous sommes à la veille de la révolution.
Jean-Jacques-Pierre de Guenet meurt à son domicile parisien le 18 mai 1793, l’année de l’exécution de Louis XVI.
Famille DE GUENET
La Terreur se met en place à partir de cette période jusqu’à la fin de 1794, qui avec la chute de Robespierre voit un nouveau gouvernement s’établir avec le Directoire (1795 - 1799).
Cette période sera très difficile pour la plupart des Français.
En 1793, à la mort de leur père, Jean-Jacques-Pierre Guenet, Louis Alexandre Clovis DE GUENET (1760-1848), choisi d’émigrer aux Amériques, c'est alors son frère, Jean-Jacques-Pierre, deuxième du nom, qui occupa le château pendant toute cette période trouble.
Ancien officier au régiment de Boufflers, avait alors pris pour épouse, le 16 février 1790 à l'église de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris, une fille noble, Charlotte-Françoise Farineau de Closet, fille d'un capitaine d'infanterie.
Le jeune ménage fit choix d'un logement à Caudebec-lès-Elbeuf où cinq mois plus tard, le 20 juillet 1790, la jeune maman mit au monde un garçon, Jules César Alexandre.
Cependant, Jean-Jacques Pierre trouva un moyen assez original pour passer sans encombre cette période tourmentée : il divorça pour épouser la fille d'un meunier d'Heudreville, qu'il répudia plus tard à son tour pour épouser une couturière des environs de Bernay.
Devenu « citoyen Guenet » et n'hésitant pas à faire bon usage des lois de la République, même les plus farouches républicains ne purent le considérer comme un aristocrate et le laissèrent ainsi tranquille dans son château d'Argeronne.
C'est peut-être pour cela que les terres d'Argeronne ne furent pas confisquées ni vendues comme bien national.
Revenu des Amériques Louis Alexandre Clovis retrouva la possession du château d'Argeronne et de ses terres.
Nous sommes alors à la fin de la Restauration avec le règne de Charles X.
Cette période prend fin en 1830 avec l’avènement de la Monarchie de Juillet (1830-1848)
Sous le règne de Louis-Philippe, et la France connaît alors une période de relative stabilité politique et d’expansion économique.
Cependant, son règne est également marqué par des inégalités sociales, un mécontentement croissant parmi la classe ouvrière et les républicains, le tout émaillé des scandales politiques.
Cette période est témoin de l’industrialisation croissante de la France et de l’expansion du capitalisme.
Cela entraîne des changements sociaux importants, y compris l’émergence d’une classe ouvrière urbaine et des tensions sociales accrues.
Le 22 décembre 1828, par testament olographe, Louis Alexandre Clovis procède au partage de ses biens entre ses trois enfants : Marie-Estelle, Arthur et Mathilde.
Arthur recevait le château d'Argeronne et ses enclos en tant que légataire à titre particulier.
Dans les années qui suivirent le décès de Louis Alexandre Clovis de Guenet (1848), son fils Arthur, héritier désigné du domaine d'Argeronne, procéda à plusieurs acquisitions des bois de Saint-Didier pour les rattacher au domaine d’Argeronne.
Nous sommes encore dans un nouvel épisode passionnant de l’histoire politique française avec la proclamation, après la révolution de 1848, de la Deuxième République (1848-1852).
Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon, en sera élu président jusqu’à son coup d’État à la fin de son mandat, créant ce que l’on appellera le Second Empire (1852-1870).
Cette période est marquée par un autoritarisme initial, suivi d’une libéralisation progressive.
Napoléon III modernise l’économie française, développe le réseau ferroviaire, rénove Paris sous la direction du baron Haussmann, et engage la France dans plusieurs conflits internationaux, notamment la guerre de Crimée (1853-1856) et la seconde guerre de l’opium (1856-1860).
Guerre franco-prussienne (1870-1871) :
Cette guerre, déclarée par Napoléon III contre la Prusse, se solde par une défaite désastreuse pour la France.
Napoléon III est capturé à la bataille de Sedan, et le Second Empire s’effondre.
Après la défaite dans la guerre franco-prussienne et la proclamation de la Troisième République (1870-1940), Paris connaît une révolte majeure connue sous le nom de la Commune de Paris. Cette insurrection socialiste est violemment réprimée par les forces gouvernementales.
La Troisième République est proclamée en 1870, mais les premières années sont instables. Elle est caractérisée par des tensions politiques, des divisions entre monarchistes, bonapartistes et républicains, et des défis économiques, notamment le paiement d’indemnités à l’Allemagne suite à la guerre franco-prussienne.
Malgré les défis politiques, cette période voit également la poursuite de la modernisation et de l’industrialisation de la France, y compris l’expansion des chemins de fer et la croissance de l’industrie.
Célibataire et sans descendance, Louis Alexandre Clovis Guenet mourut à Argeronne le 11 janvier 1877 dans sa 73ème année.
Par testament en date du 1er janvier 1874, il avait institué sa nièce Pauline de la Porte légataire universelle.
A peine trois ans plus tard, le 8 octobre 1890, survient le décès de Pauline de la Porte (épouse de Longpré), sans héritier.
Aux termes d'un testament en date du 20 juillet 1889, elle avait désigné Madame Grimoin, épouse du régisseur, comme sa légataire universelle.
Un an après le décès de Pauline de la Porte, Madame Grimoin mettait en vente le château.
Il fut vendu 265.000 F (soit approximativement un peu plus d’un million d’euros d’aujourd’hui) en janvier 1892 à Lydia Corinne Doligny LETTERSTEDT (1853-1943) épouse de Jean Antoine Pierre LOPPIN DE MONTMORT.
Blason de la famille Guenet St-Just
D’Azur au Chevron d’Or
Accompagné de trois Dauphins d’Argent
Le 13 septembre 1774, suivant un jugement de la Chambre du Conseil du Châtelet de Paris, le fief d’Argeronne fut adjugé à Jean-Jacques Guenet, baron de Saint-Just,
Jean-Jacques-Pierre Guenet de Saint-Just, était conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Normandie, seigneur de la Factière, d’Aubricot, des Jonquerets et de la Pyle.
Il avait épousé en 1760, Catherine Des Hayes, avec laquelle il eurent trois enfants :
A son décès en 1793, c’est son fils aîné Jean-Jacques-Pierre, deuxième du nom qui s’installa à Argeronne, lorsque son frère cadet, Louis-Alexandre-Clovis, décida d’émigrer.
De retour en France, ce dernier récupérera le Château d’Argeronne à l’issue de nombreuse péripéties juridiques contre son frère et sa soeur.
Le 22 décembre 1828 il procédait au partage de ses biens entre ses trois enfants, Marie-Estelle, Arthur et Mathilde.
Ce fut Arthur qui héritera d’Argeronne à la mort de son père en 1848, et agrandira le domaine de plusieurs hectares.
Resté sans descendant, à sa mort en 11 janvier 1877, il léguera Argeronne à sa nièce, fille de sa soeur aînée, Pauline de la Porte, épouse Longpré.
Celle-ci décédera le 8 octobre 1890 à Argeronne, sans enfants, cédant par testament son Domaine d’Argeronne à la femme de son régisseur, Madame Grimoin.
Cette dernière ne conserva pas ce Domaine et le 18 janvier 1892 il fut vendu.
Renée de Montmort (2/08/1881 à Paris - 30/11/1960 à Argeronne)
Renée de Montmort, figure importante du scoutisme féminin et du travail social en France, a acquis de sa mère, Lydia Corinne Doligny LETTERSTEDT, le Domaine du Château d’Argeronne le 15 novembre 1918, dès l’armistice signé.
Elle héritera ensuite, par donation, de l’ensemble du mobilier meublant alors le château.
Personnage complexe et énigmatique, issue d’une famille aisée, ayant fait fortune en Afrique du Sud, Renée y vécue une partie de son enfance, avant de revenir en France.
Élevée dans le protestantisme, et très indépendante, influencée par les relations étendues de ses parents avec des artistes, des hommes de lettres et des politiques, elle s’émancipa rapidement des contraintes sociales et prit un appartement à Paris dès l’âge de 22 ans.
C’est ainsi, que très cultivée, cosmopolite de par ses origines multiculturelles, adepte du spiritisme, maîtrisant couramment quatre langues (français, anglais, allemand et le suédois), elle est une intellectuelle curieuse de tout, ouverte aux grandes idées philosophiques qui participent à la transformation de la société de ce XXème siècle naissant.
Féministe , militant pour la libération et l’égalité de la femme, elle restera toute sa vie entourée de femmes, amies, dames de compagnie, ou encore fille adoptive.
Jamais mariée, malgré de nombreux prétendants, son attirance se tournait également, au travers d’amitiés amoureuses, vers les femmes.
“… Je voulais vous envoyer la photo de mon premier béguin, la belle-sœur de la reine Hélène d’Italie, créature la plus admirablement belle que j’ai jamais vue. Nous avions toutes deux 20 ans (10 mars 1957)
C’est un événement tragique, la catastrophe du métropolitain (10 août 1903), entre les stations Couronnes et Menilmontant sur la ligne 2 Nord qui fit 84 morts, qui participa à cette prise de conscience humaniste.
Cet épisode tragique marqua profondément la société parisienne, et lui offrit de rencontrer nombre d’organisations pour les œuvres sociales, et plus particulièrement un personnage important, Marie Diemer.
Elles noueront une amitié indéfectible jusqu’à la mort de cette dernière (1938).
Ces deux femmes seront à l’origine des premiers mouvements sociaux et le Château d’Argeronne deviendra le lieu des différentes rencontres intellectuelles et philosophiques sur l’avenir social de notre société, travaillant également sans relâche à la création d’un mouvement œcuménique.
Aussi après une vie luxueuse de jeune femme riche et gâtée par la vie, côtoyant les grands de ce monde, elle décide de prendre sa vie en main.
Souhaitant apprendre la médecine “pratique”, elle rentre en avril 1904 au Dispensaire des Enfants de France.
Devenue infirmière, elle s’investit dans des activités sociales à Londres et à Paris.
Elle visite les Settlement aux États Unis , dirige le Robert Browning à Londres (où elle s’installe entre 1908 et 1910), une œuvre sociale s’occupant de familles ouvrières, et en collaborera avec Marie Diémer pour fonder l’Association des infirmières visiteuses de France (AIV), qui luttait contre la tuberculose et la mortalité infantile.
La première guerre mondiale vit se créer la Ferme-Ecole d’Argeronne, afin de faire face à une main-d’œuvre masculine rurale plus rare.
Cette école, dont la réputation, sur sa courte existence, fut excellente, abordait l’aspect rural sous trois catégories, avec Jardinage, agriculture et enseignement ménager comportant des notions de droit, de comptabilité, et d’économie sociale.
En parallèle, Renée de Montmore n’abandonna jamais son implication dans le scoutisme et joua un rôle central dans le développement du Guidisme en France, découvrant le scoutisme féminin à Londres et contribuant à l’organisation de rencontres internationales de scoutisme féminin à son château d’Argeronne.
Renée de Montmort occupa le poste de commissaire international des Guides de France jusqu’en 1930.
Elle utilisa le château d’Argeronne en un lieu de rencontres culturelles et sociales, et joua un rôle significatif dans le travail social et le scoutisme féminin en France.
Renée de Montmort restera une figure importante dans le domaine du travail social et du scoutisme féminin en France.
La seconde guerre mondiale impacta le Domaine du Château d’Argeronne. Des réunions clandestines s’y tenir.
Renée y accueillera également des hommes recherchés par les Allemands.
Son érudition, sa maîtrise des langues, dont l’allemand, ses connexions internationales, lui permirent sans aucun doute de composer intelligemment avec les différentes autorités et de pouvoir ainsi protéger et apporter aide et assistance comme elle le fit toute sa vie.
On sait que pendant cette période très troublée, elle résida principalement à Paris, d’où elle pouvait plus facilement intervenir et diriger ses affaires.
Le Domaine fut convoité tour à tour par les Anglais pour y installer un hôpital, puis ce furent les Allemands qui y installèrent un cantonnement, avec ateliers de réparation de tanks et de camions et dépôts de munitions.
Les dégradations furent très importantes, et nombre de traces de plaintes auprès des autorités militaires de l’époque nous sont parvenues.
Peu de temps avant la libération, la Kommandantur d’Elbeuf s’y installa, suivit des troupes allemandes se repliant du front normand.
Argeronne fut pris dans le tourbillon de la guerre et des bombardements.
Les Américains prirent à leur tour possession du Domaine, firent de nombreux prisonniers allemands cachés dans les bois alentour.
Ils y installèrent de grosses batteries qui participèrent au pilonnage d’Elbeuf et du Grand Bras de la Seine avant de prendre Rouen.
Si par miracle le château ne fut pas détruit pendant cet épisode, il a néanmoins énormément souffert, et nécessitera plusieurs années de travaux pour consolider sa charpente.
Les extérieurs quant à eux ne devaient ressembler plus qu’à un immense bourbier, le Domaine ayant entre autres servi à la réparation et aux essais de chars.
A l’issue de la guerre, missionnée par les services du colonel Gable auprès des prisonniers de guerre allemands en zone américaine, après trois mois de déplacements en Allemagne et en Autriche, après de nombreuses visites et conférences, à Francfort, en décembre 1945, elle s’écroule en pleine rue frappée par une attaque cérébrale qui la laissera hémiplégique.
Madeleine Caron, qui devint sa fille adoptive, et vivant avec elle depuis 1939, obtint le laissez-passer nécessaire pour la rejoindre, l’assister et la rapatrier en France.
Un lien très fort unissait les deux femmes, et Madeleine Caron fut exemplaire dans son soutien tant financier, professionnel, qu’accompagnatrice de Renée après son accident cérébral qui l’avait laissé extrêmement diminuée sur le plan physique.
Soucieuse de “sauvegarder son Vieil Argeronne” des mains rapaces de son frère Henri, joueur invétéré, ou de sa nièce, fille de ce dernier et frivole, Renée de Montmort décida en décembre 1946 d’adopter Madeleine et de lui léguer cinq ans plus tard, le 15 mars 1951, le Château d’Argeronne.
Elle s’éteindra au Château d’Argeronne le 30 novembre 1960 et Madeleine Caron obtint l’autorisation de l’inhumer au sein du Parc d’Argeronne.
Madeleine Caron - Josée Michèle Jalais :
Cette transition marque un nouveau chapitre dans l’histoire du château.
Madeleine Caron (26/06/1906 - 18/02/1982), issue d’une fratrie de douze enfants est la fille d’amis de la famille.
Renée de Montmort, sans doute séduite par la vivacité d’esprit de cette enfant, s’occupait d’elle depuis ses 11 ans, devenue alors éclaireuse, sous le regard protecteur de Renée de Montmort.
Elles furent très proches, partagèrent les mêmes combats et enthousiasmes, leur amitié aura été profonde et solide.
Les années qui suivirent la disparition de Renée de Montmort, virent les travaux de modernisation d’Argeronne continuer.
Madeleine Caron continua à rayonner, tant sur le plan social accueillant des jeunes gens de condition modeste, pour les congés payés, et s’investit dans de nombreuses associations, participant à des conférences, accueillant visiteurs et fondations œcuménique et scout dans la droite ligne des œuvres de sa mère.
Mais l’héritage de Renée de Montmort, splendide, est encombrant, lourd, trop lourd à porter financièrement, et les différentes contraintes normatives (sanitaires, sécuritaires) finir par avoir raison de Madeleine Caron, qui ne disposait pas de revenus suffisant à son entretien.
Devenant irascible, Madeleine s’enferma dans la solitude, abandonnant l’entretien de ce Château.
La toiture fuit, la charpente se dégrade et les 2 et 3 novembre 1981 un cambriolage videra le Château de toutes ses pièces mobilières de valeur.
Hospitalisée, elle sera reconnue incapable de gérer son patrimoine, d’organiser ses affaires, etc.
Elle décédera quelques mois plus tard, le 18 février 1982 chez sa nièce, José-Michel Jalais à Saint Etienne du Vauvray.
Elle fut inhumée au côté de sa mère, dans le caveau du Parc du Domaine du Château d’Argeronne.
Josée Michèle Jalais
Josée Michèle Jalais, en hérita ainsi au début des années 80 (1982).
Elle engagea alors d’immenses travaux de restauration et de transformation pour sauver et inscrire de nouveau ce Domaine dans le monde contemporain.
L’ampleur des moyens nécessaires à cette remise en état eut raison des capacités financières de Josée Michèle Jalais, qui dût céder son domaine en 2005.
La période moderne
Un grand personnage :
Renée de Montmore
Renée de Montmort
à 19 ans (1900)
Renée, née le 2 août 1881 à Paris (VIe), est issue d'une famille riche avec une mère suédoise (Letterstedt) et un père aristocratique (de Montmort).
La famille a hérité d'un grand domaine au Cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, où Renée est allée peu de temps après sa naissance, y restant jusqu'en 1889, avant de revenir en France.
Ses parents se sépareront au bout de cinq ans.
Mme Lydia Corinne Doligny Letterstedt, vicomtesse de Montmort, continuera à gérer ses biens en Afrique du Sud.
Elle décèdera en 1943 à l’âge de 90 ans, en ayant gardé toute sa vie d’excellente relation avec sa fille, et continuera à faire des séjour à Argeronne qu’elle lui avait cédé en novembre 1918
Renée eut deux frères, Jean (1882-1907), et Henri, né plus tardivement en 1888, peu de temps avant leur retour en Europe.
Leurs parents de Renée ont un cercle de relations très étendu. Ils fréquentent tous les "grands" de ce monde, artistes, hommes de lettres et hommes politiques.
Leurs enfants, dont particulièrement Renée, profiteront d’une éducation ouverte sur le monde et les grands courants de pensée de leur époque moderne.
Lydia Corinne Doligny Letterstedt, inquiète par l’attitude de son fils Jean, achètera le Domaine d’Argeronne en 1892, afin de protéger Renée .
Elle y constituera une riche bibliothèque, recevant artistes, écrivants et personnalités éminentes, environnement qui permettra à Renée de compléter sa culture.
Prenant conscience de la chance que sa naissance lui offrait, Renée s’impliquera très rapidement dans nombre d’oeuvres sociales, participant activement au développement du féminisme et à l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Elle fut et restera une figure importante dans le domaine du travail social et du scoutisme féminin en France.
Elevés dans le protestantisme, Renée choisira de se convertir au catholicisme à la fin de sa vie.
Aujourd’hui
Le renouveau du
Domaine d’Argeronne
Guillemette Martin-Lavigne
Guillemette Martin-Lavigne,
propriétaire du Domaine d’Argeronne
Les propriétaires d’Argeronne depuis 1655 :
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Notre Adresse
Château d’Argeronne
D52
27400 La Haye Malherbe
Tél : +33 6 21 82 36 86
Le Domaine du Château d’Argeronne,
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